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L'OR DES ALPILLES ....

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Il faut bien le dire, on ne sait pas grand chose sur la prise d'ARLES par les sarrasins... La chronologie peut se résumer ainsi :
  • 719 : les Sarrasins traversent les Pyrénées et prennent Narbonne.
  • 725 : razzia des Sarrasins en Septimanie, dans la vallée du Rhône et jusqu'à Autun prise le 22 août. Arles est semble-il épargnée.
  • 733 : le duc ou gouverneur Mauronte de la Provence essaye de se rendre indépendant et se ligue avec d’autres gouverneurs contre Charles Martel alors occupé en Aquitaine. Informé ce dernier intervient en Bourgogne et consolide son pouvoir à Lyon.
  • 734 : rendus plus circonspects, Mauronte et ses confédérés passent un accord avec Jussef Ibn Abd-er-Rhaman, le gouverneur sarrasin de la Septimanie. En rétribution de son secours, ils promettent de lui livrer des places fortes et de l’introduire au-delà du Rhône.
  • 735 : après la mort d'Eudes, Mauronte et ses alliés de Provence et de Bourgogne voyant Charles Martel occupé à la guerre qu'il fait en Aquitaine aux enfants de ce prince, se saisissent de cette occasion pour lever l'étendard de la rébellion ; les Sarrasins entrent en Provence et occupent la ville d’Arles.
  • 736 : Charles après avoir terminé en diligence ses différents avec Hunold et ses frères, marche promptement contre les rebelles, soumet en peu de temps tout le pays depuis Lyon jusqu'à Marseille et Arles. Mais à la suite de la révolte des Saxons Charles doit quitter précipitamment la Provence. Mauronte et ses alliés, à peine informés du départ du prince franc, reprennent aussitôt les armes, et en exécution du traité secret qu'ils avaient fait avec les Sarrasins, leur livrent la ville d'Avignon.
  • 737 : Charles Martel dès la reprise de la rébellion à la faveur de la guerre qu'il fait alors aux Saxons décide d'en arrêter le cours. Après avoir assemblé une armée composée de Français, de Bourguignons et des autres peuples de sa domination il descend au printemps 737 en Provence. Il prend la ville d’Avignon dont il passe les habitants au fil de l’épée, puis négligeant Arles, franchit le Rhône et entre en Septimanie qu’il abandonne précipitamment à l’annonce en septembre, de la mort du roi Thierry IV.
  • 738 : les Sarrasins reviennent en Gaule, mais repartent rapidement pour régler des affaires internes. Toutefois Mauronte et ses alliées sarrasins restés dans la région d’Arles se rendent maître de la Provence.
 
Nos travaux sur les aqueducs d'Arles, font apparaître que la ville était alimentée en "eaux de source", par deux aqueducs aujourd'hui détruits : l'aqueduc de BELLEGARDE, et celui de  PONT DE CRAU. On sait que les maures sont entrés dans ARLES, par l'aqueduc qui reliait Pont de Crau aux arènes d'Arles...
     
 
LA RECHERCHE
DES CAMPS SARRASINS
 
 
  
  
 
 
ALMERAN ? C'est un nom bien mystérieux, curieusement affecté à un vallon voisin de Saint Etienne du Grés.
Dans ce vallon court par moments un ruisseau : le gaudre d'Alméran et on y trouve aussi le mas d'Alméran, Font Château, Notre Dame du Château.
Avant le XIVème siècle, on ne sait rien de l'origine du nom... Tout au plus, on peut avancer, que c'est le pays de  Brigantiæ, la déesse celto-ligure des sommets (Brig = hauteur). C’était l’une des divinités de la tribu des Ségobriges qui occupait cette portion du territoire provençal lors de l’arrivée des Phocéens  
Le nom ALMERAN viendrait d'une famille d'honorables bourgeois de Saint Rémy de Provence qui parait - il, ne furent jamais nobles (on a la trace du mariage d'un Antoine d'Alméran, en date du 15 avril 1497; il était le fils de Durand d'Alméran, qui vivait en 1450).
Pourtant la famille d'Alméran portait en 1497 le même blason que la famille des Baux : "d'argent, à la comète de seize rais de gueules" ...L'erreur viendrait d'un copiste qui aurait confondu nobilis avec honorabilis...
Cette famille s'est éteinte vers 1700, puisque François d'Alméran, seigneur de Rognac mourut sans postérité. La famille d'Alméran a fourni au moins un notaire, des gouverneurs et des lieutenants de ville.
 
 
IGN-Almeran-001.jpg 
Les Alpilles à Saint Etienne du Grés
 
  Voilà pour ce qu'on sait officiellement du nom... Mais il se dit qu'Alméran serait une contraction ou une francisation de al Marane, mot qu'on traduit par le Maure, ou le mécréant... 
 
Almeran-Gaudre-001.jpg
 
Voilà une observation  qui nous emmène peut - être à l'époque de l'invasion mauresque locale, vers le VIIIème siècle, où l'on sait que les Maures occupaient toutes les hauteurs autour d'Arles, la ville convoitée... Or, ici au vallon d'Alméran, nous sommes à proximité immédiate de la crête des Alpilles.
 
LA GEOSTRATEGIE DU LIEU
 
L'endroit était idéal pour y installer durablement des troupes et ce à plusieurs titres :
- La crête des Alpilles offre un point de vue unique à 360° sur le fleuve,  les alentours en général, et la ville d'Arles en particulier...
- Le vallon en lui même était suffisament vaste pour abriter les troupes ...
- Les points d'eau (sources, ruisseaux) étaient nombreux, sans parler de la Durance qui circulait au Nord du site, de la proximité immédiate de l'ancien port romain d'Ernaginum (Saint Gabriel).
- Les différentes et immenses nappes d'eau alentours, comme "la Mer d'Arles", les marais de la Durance, protégeaient ce site élevé : on y apercevait l'ennemi de loin...
- On sait que lors de la prise d'Arles par les Maures, les premières troupes arrivèrent par le plateau de Crau via la Montagne de Cordes, où elles devaient être stationnées; qu'ils passèrent dans l'aqueduc de Pont de Crau et par ce biais entrèrent dans Arles... 
 
LES VESTIGES ACTUELS
 
La carte de Cassini est totalement muette :   rien sur le mas d'Alméran, qui se situe aujourd'hui en face la propriété de Font Château et aucun vestige n'est signalé ...
 
  Alméran, Cassini 001
 
 
      Si ce n'est le site de     Notre Dame du Château qui est trés ancien :   Dès la fin de l'Âge du fer (IIe ‑ Ier siècles av. J.-C.), un castrum est édifié sur l'oppidum de Briançon, plus connu aujourd'hui sous le nom de colline de Notre-Dame-du-Château... Sans rentrer dans les détails, on sait que l'ouest du massif des Alpilles était fortement urbanisé, durant les huit premiers siècles de notre ère; les infrastructures y étaient nombreuses (voies romaines capitales, aqueduc, ports, cités, carrières, routes du sel etc ...).
 
Pour retrouver des traces de l'occupation mauresque du lieu nous aurons recours à la photographie aérienne. Cette technique de travail va en effet, s'avérer payante... C'est vrai aussi que notre "instinct de recherche" a été aiguisé par la légende de la Cabro d'or...
 
LA CABRO D'OR
 
OU LA LEGENDE DES ALPILLES 
 
 
Toujours, la Chèvre d'or est associée au souvenir des Sarrasins... Et localement,  les rapporteurs de légendes parlent de la Cabro d'Or du côté des Baux de Provence, à un petit kilomètre à vol d'oiseau de notre vallon... Qu'en est -il de cette légende ?...
    Selon la tradition un roi Maure venu d'Espagne avait tenté en vain de s'emparer des Baux. Abd al-Rhaman emportait dans sa fuite un butin qu'il voulut mettre à l'abri provisoirement. Il pénétra dans le Val d'Enfer et aperçut l'entrée d'une grotte, le « Trou des fées ». Riant des mises en garde de son serviteur, il choisit dans un troupeau qui paissait une petite chèvre blanche pour lui montrer le chemin. Il fut assailli par une multitude de chauves-souris très agressives, qui l'obligèrent à pénétrer dans un antre éclairé de torches où vivait la sorcière Taven, « la masco ». Celle-ci l'oblige à poursuivre son chemin en pénétrant dans le voile brumeux qui l'enveloppait. Le Maure y aperçut un trou devant lequel sept chats montaient la garde. Il y entra et découvrit une nouvelle galerie souterraine où la masco préparait ses filtres et potions. La sorcière lui tendait trois fioles contenant chacune un liquide. L'une était en forme de fleur, l'autre en forme de boule blanche, la troisième en forme de croc, et lui conseilla de se fier à l'instinct de sa chèvre. La petite chèvre s'engagea dans le passage de gauche et Abd al-Rhaman dut lui emboiter le pas sans que la masco ait eu le temps de l'avertir des risques qu'il y encourait. Il marcha dans un long corridor puis pénétra dans une chambre où poussait une gigantesque mandragore à la silhouette et au visage humains. Elle emprisonna l'intrus et tenta de l'étouffer entre ses dix bras mouvants. Le Maure jeta quelques gouttes de la fiole en forme de fleur sur son adversaire qui, aussitôt, relâcha son étreinte et périclita. Après avoir descendu les marches d'un escalier vertigineux tous deux arrivèrent dans une salle peuplée de fantômes. Abd al-Rhaman choisit alors de déboucher la fiole en forme de boule blanche et en aspergea les revenants qui disparurent immédiatement. Les deux protagonistes continuèrent d'avancer à tatons et finirent par apercevoir une lueur rougeâtre. « Le soleil » s'écria le Maure, qui se précipita en avant mais la chèvre refusa de l'accompagner. Il la força à le suivre et ayant remarqué une excavation à l'arrière d'un rocher, il estima avoir trouvé la cachette qu'il cherchait. Il y entassa les pièces d'or, les bijoux d'argent, les pierreries et les autres richesses. Quant il eut fini, il se retourna et se trouva nez à nez avec une imposante bête noire aux canines luisantes comme des lames d'acier, aux yeux incandescents comme un brasier. Comprenant qu'il s'était trompé et qu'il avait pris ce regard pour la lumière du soleil couchant, le roi Maure chercha la fiole en forme de croc. Mais il l'avait fait tomber en ouvrant son manteau pour en sortir les sacs dans lesquels il transportait son trésor. N'écoutant que son courage il engagea avec le monstre un combat mortel. Quand la lune brilla de tout son éclat, le compagnon d'Abd al-Rhaman vit surgir de la grotte la petite chèvre couverte de poudre d'or, le trésor ayant été réduit en cet état par la violence de l'affrontement. Après une longue et vaine attente, il s'enfuit au galop et raconta son histoire à un vieux berger. Puis il rejoignit la côte où il s'embarqua pour l'Espagne. Selon la tradition des Baux, la Chèvre d'or continua à errer autour du Trou des fées et dans le Val d'Enfer. Des pâtres l'aperçurent parfois, mais ceux qui la suivirent ne revinrent jamais de leur voyage dans les profondeurs de la grotte.      
  On retrouve la Chèvre d'or en Espagne, par exemple sur la Costa Brava, dans les fondations du château de Quermanço. Salvador Dali avait de l'admiration pour cet édifice chargé d'histoire et entouré de légendes populaires, mais il ne parvint pas à l'acheter. La légende raconte qu'une reine enchantée garde une chèvre d'or enterrée quelque part dans les souterrains du château. Selon certaines versions les juifs de Villa Judaica la vénéraient et l'avaient dissimulée en ce lieu au moment de leur expulsion de la Catalogne. Le récit le plus populaire rapporte cependant que vivait au château un roi maure qui possédait un énorme trésor acquis à l'occasion de ses victoires sur les autres seigneurs, trésor avec lequel il fit fondre une chèvre en or massif. Mais le jour arriva où, vaincu par un roi chrétien, il dut quitter le château. Aidé par ses serviteurs il tenta d'emporter la statue sur son dos et à pied, en empruntant des passages secrets qui débouchaient sur la mer à Port de la Selva. Mais la légende dit aussi que le roi et sa Chèvre d'or n'atteignirent jamais le rivage et restèrent prisonniers de ces souterrains. 
 
  A SUIVRE ...
 
 
 
 
 
 

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