La cérémonie de Remise des Prix au Collège d’Arles en 1916
Il y a 100 ans débutait la première Guerre mondiale. La ville d’Arles et beaucoup de ses familles ne savaient pas encore qu’elles allaient laisser nombre de leurs Enfants sur les champs de bataille. Parmi ces arlésiens partis au front, que d’adultes qui ne revirent jamais leurs foyers ! Et combien d’adolescents, tout juste sortis de l’enfance et de leurs études ne connurent de la vie que les atrocités des combats…
Que dire aussi des devenirs de tous ces hommes qui échappèrent, purement par la volonté du hasard, aux massacres voulus par ces Etats-majors fous, guidés par des philosophies ultra-nationalistes dans lesquelles l’Homme n’était rien d’autre que de la chair à canon !
Mon grand-père paternel a vécu cet horrible épisode de l’histoire de l’Europe. Il participa entre autres à la désormais légendaire « Bataille de Verdun », où les hommes se surpassèrent bien souvent malgré eux et dont je ne retiendrai probablement que cette phrase d’un chroniqueur de l’époque : « … C’était devant Verdun, un jour ! Un jour quelconque de cette bataille, où tant de jours furent pareils, où les récits d’exploits furent si beaux que pas un poète n’aurait su en inventer un seul ! Ces récits, dont chacun est sans prix, se ressemblent tous comme se ressemblèrent les combats sans nombre de cette bataille d’écrasement mutuel… ! »
Loin du Front mais privée de la plupart de ses hommes actifs, la ville d’Arles continuait à vivre ou à survivre. C’était le cas par exemple au Collège, où le 13 juillet 1916, le discours de remise des Prix, comme l’on pouvait s’en douter, ne fut pas comme les années précédentes…. Tous les visages étaient graves, fermés ! Chacun subissait à sa façon cette Drôle de Guerre , les plus vieux pleurant les disparus, les plus jeunes attendant au jour le jour leur feuille de mobilisation !..
En tête de la Tribune officielle, le maire d’Arles, Jean Granaud1, avait la voix des mauvais jours et sur un ton lugubre, il déclamait une sorte d’Oraison à la France, qui disait ceci :
« O chère Patrie ! Les paroles les plus caressantes sont rudes lorsqu’on s’adresse à toi ! Douce France laisse nous communier en toi ! Nous t ‘aimons, nous t’adorons, nous t’exaltons.
Nous t’aimons, Patrie ! Parce que tes cieux sont purs , tes champs fertiles, tes femmes belles, ton atmosphère suave est légère à nos âmes !
Nous t’adorons, Patrie ! Parce que grâce à toi, nous avons eu une histoire resplendissante dans le bonheur comme dans l’adversité, parce que tu nous a déclarés libres, parce que tu nous a fait égaux !
Nous t’exaltons , Patrie ! Parce que tu fus , tu es et tu seras la colonne de feu à la clarté de laquelle les autres nations se dirigent dans la tourmente obscure du Progrès, parce que à la lueur de ce foyer elles épèlent leur charte d’indépendance et qu’à sa chaleur elles réchauffent leurs mains engourdies par les chaînes des asservissements.
Douce France ! Toute de clarté, de justice et de mesure, par toi le monde sera affranchi à tout jamais. La joie et l’allégresse règneront éternellement. Le mal de la brutalité et de la sottise sera vaincu.
Consolatrice des Affligés ! Libératrice des Opprimés ! Sois bénie par nous, Ô Patrie ! Sois aimée, sois adorée, sois exaltée !
Tu nous a tous à toi, France ! Tu es nôtre et nous sommes tiens ».
A la fin du discours du premier magistrat, un lourd silence pesait sur la salle. Alors, monsieur le maire évoqua la mémoire de ceux morts et blessés, qui dans les mois précédents avaient été victimes du conflit. Commença la longue énumération des noms de professeurs et d’élèves du Collège d’Arles qui perdirent la vie au champ d’honneur. Chaque fois qu’il avait obtenu des précisions sur la cause du décès, le maire ouvrait une parenthèse.
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Casimir, Louis, Marie CHAIX, 27 ans, né le 12 février 1887 à Arles, vétérinaire auxiliaire au 6 ème Bataillon de Chasseurs à Pieds, mort pour la France des suites de ses blessures de guerre, dans l’ambulance de JEUGNY (Aube)le 13 septembre 1914.
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Julien Joseph RAZEAU, professeur de Gymnastique au Collège d’Arles ; 33 ans, né le 11 mars 1881 à Arles, soldat au 22ème Régiment d’Infanterie Coloniale, mort pour la France le 16 septembre 1914, tué à l’ennemi à Reims la Brûlée (Marne).
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Michel, Victor DIDIER, 35 ans, né le 14 décembre 1880 à Arles, capitaine au 54 ème Bataillon de Chasseurs, mort pour la France car tué à l’ennemi le 21 février 1915 à LIUGE-STOSSVVEIER (Haute Alsace).
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Edouard SMITH Ce dernier, caporal au troisième Régiment de Marche de Zouaves, tomba après avoir été victime d’une troisième blessure. Il fut cité à l’ordre de la Division avec la mention suivante : « A l’attaque du 25 septembre 1915, en Champagne, a assuré avec calme et avec le plus grand sang-froid, son service de liaison. A été grièvement blessé dans l’exercice de ses fonctions ».
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Paul, Marius, Bernard SAFFIN, 25 ans, né le 22 mai 1890 à Arles, Sapeur-conducteur au 7ème Régiment de Génie, mort pour la France car tué à l’ennemi le 20 juin 1915 à VIENNE-LE-CHATEAU (Marne).
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Jean BOUCHET-DOUMENQ, 22 ans, né le 15 octobre 1893 à Arles, 2ème classe au 8 ème Régiment Colonial, mort pour la France des suites de ses blessures de guerre, dans l’ambulance du 3ème Chirurgical prés de MIRANCOURT (Marne).
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Hippolyte, Marie-Joseph, CAUSSE, 22 ans, né le 23 septembre 1893 à Arles, 2ème classe au 173ème Régiment d’Infanterie, mort pour la France des suites de ses blessures de guerre le 27 juin 1915 au Bois de la Gruerie (Marne).
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Baptistin, Marc MAGNAN, 21 ans, né le 14 février 1894 à Arles, Sous-Lieutenant au 142 ème Régiment d’Infanterie, mort pour la France car tué à l’ennemi le 14 Février 1914 au Bois des Guetteurs, commune d’AUBERIVE (Marne).
En reconnaissance pour son sacrifice, cet homme sera promu Sous – Lieutenant quelques temps après son décès.
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François, Marius BRUN, 22 ans, né le 16 août 1893 à Arles, 2ème classe au 31ème Régiment d’Infanterie, mort pour la France car tué à l’ennemi le 17 octobre 1915 à VAUGUOIS (Meuse).
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Joseph, André FLECHON, né le 21 septembre 1884 à Fontvieille, il était 2ème classe au 63ème Bataillon de Chasseurs puis fut promu caporal au 173 ème Régiment d’Infanterie, mort pour la France car tué à l’ennemi le 20 septembre 1914 à VINGRE (Aisne).
Cité à l’ordre de la Division, il fut aussi décoré de la Croix de Guerre. L’Etat-Major précise : « A enlevé énergiquement sa fraction, au moment de l’assaut. S’est emparé d’un petit poste allemand. Blessé, a regagné nos lignes sous un feu très violent, apportant à son commandant de compagnie des renseignements précieux sur la position ennemie ».
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Paulin, Marius MARTEAU, 28 ans, né le 5 mars 1887 à Barbentane, servait comme Brigadier téléphoniste au 115ème Régiment Territorial d’Infanterie puis au 55ème Régiment d’Artillerie. Il s’était illustré « en montrant le plus grand mépris du danger, en allant réparer les lignes téléphoniques, sous un bombardement des plus violents. S’est offert pour aller en avant des tranchées, chercher des renseignements qui ne pouvaient parvenir par suite de l’impossibilité de maintenir la liaison ». Il est mort pour la France de part ses blessures de guerre le 14 novembre 1915 à l’hôpital de DÔLE (Jura).
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Alfred BELLON, cet arlésien servit en tant que Caporal au 15ème CA, à la 29ème DI, au 58 ème Bataillon d’Infanterie puis au 3ème Régiment d’Infanterie. Promu au grade de Sous-Lieutenant pour sa bravoure, il tomba sous le feu de l’ennemi le 4 mars 1915 à VAUQUOIS (Meuse). Il fut décoré à l’Ordre du Régiment et restera dans la mémoire militaire sous la mention « officier remarquable par sa bravoure. Il s’est acquis un grand ascendant sur ses hommes par son calme absolu pendant de violents bombardements, où il a été enseveli plusieurs fois aux tranchées des premières lignes ».
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Et puis le maire citera les noms de ces huit citoyens de la ville, décédés mais au sujet desquels, comme des millions d’autres, on ne savait ni où ni comment :
Henri SOUBIELLE
Armand BUREL
Louis GARRON
Ernest BERARD
Léon ROLLET
Etienne GAY
POUJOL, ancien élève, décédé des suites de ses blessures
HUC, professeur, décédé des suites de ses blessures
Puis Jean GRANAUD édicta la liste des blessés :
VASSAS, professeur de Technologie et de Travaux manuels de l’Ecole Primaire Supérieure
Marius DERBOEUF
Isidore BRUNET
Fernand FLORENT
André AGNEL
MONLEAUD
Raymond ENCONTRE
André FERRARI
Marius DEMONTES
Justin SAYERLE
Jean GRANAUD termina son discours, en citant les anciens du Collège d’Arles qui, sans avoir été pour autant ni morts ni blessés lors des combats, s’y étaient distingués, et avaient été décorés de la Croix de Guerre et cités à l’Ordre de leur régiment. Ce fut le cas de :
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Jean-Baptiste MISON : Ce soldat arlésien servant au 157 ème Régiment d’Infanterie, se signala au moins à deux reprises par son courage exemplaire. D’abord le 10 avril 1915 où « pendant l’assaut des tranchées ennemies, il a assuré la liaison entre le poste de commandement et les différents services, alors que la grosse artillerie ennemie bombardait très violemment le poste de commandement et que tout le réseau téléphonique était coupé ». Cité pour ce fait d’Arme, à l’Ordre du Régiment , il reçut son premier galon et devint caporal. Puis presque un an plus tard, ce fut lors de la journée du 29 mars 1916, « en portant un ordre à plusieurs reprises, sous les balles et les obus, méprisant ainsi le danger et donnant le plus bel exemple de bravoure et de sang-froid ». Il fut alors promu sous-officier, au grade de sergent-major et cité à l’Ordre de la Brigade.
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Charles JOUVE : Ce soldat du 24ème Bataillon de Chasseurs Alpins fut cité à l’Ordre de la Brigade avec la mention : « Chasseur très dévoué, belle tenue au feu ; blessé grièvement au moment où il se portait avec sa section, à l’assaut de la position ennemie ».
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Georges JOUANOT : Blessé à plusieurs reprises, G. JOUANOT, sergent au 173 ème Régiment d’Infanterie, venait de recevoir la Croix de Guerre et avait été cité à l’Ordre de la Brigade pour la raison suivante : « A conservé sa demi section dans un ordre parfait, pendant un fort bombardement. Blessé à l’épaule, au bras et à la jambe, a gardé une attitude très courageuse ».
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Jean – Marcelin MARTIN : Il servit comme simple Sapeur au 7 ème Régiment du Génie et témoigna de son courage de la façon suivante : « Procédant au déblaiement d’une entrée de galerie obstruée par un éboulement, blessé légèrement par la balle qui venait de tuer son caporal, chef de chantier, s’est de suite occupé de son supérieur, malgré sa propre blessure. Sapeur très dévoué, très courageux ».
L’éloge aux soldats arlésiens se termina par la lecture de la liste de ceux qui avaient été promus au rang d’officier au cours de ces deux dernières années :
CANETTO, professeur d’anglais, promu sous-lieutenant
BILLAUD, idem
POUY, idem
BEL Aimé, promu Aspirant
ROUX Gaston, idem
GALLERON, idem
Après ce bien triste discours de circonstance, on passa à la Remise des Prix. Derrière monsieur le Maire, étaient assis par ordre hiérarchique, le personnel du Collège au premier rang duquel on trouvait ceux en charge de l’administration, accompagnés des notabilités locales 2 :
Principal : Emile ARROUSEZ, professeur de philosophie, responsable aussi de l’Ecole Primaire Supérieure.
Surveillant Général : N. THOUMIEUX3
Agent Spécial : N. FORBEAUX
Médecin : Docteur Félix REY
Puis le personnel enseignant :
Sciences Mathématiques : G. CHEVALIER (membre du Conseil de Discipline)
Sciences Physiques et Mathématiques : GOUTARD
Sciences Physiques et naturelles : ORTOLI
Grammaire : L. ARENE4
Histoire et Géographie : BIASSE (membre du Conseil de Discipline)
Anglais : P. LAFOUX
Allemand : LAMOUROUX
Italien : S. FERRARI
Dessin : C. FERIGOULE
Musique vocale : H. SIGNORET
Gymnastique : F. RAZEAU
Escrime : QUINTRAND
Les professeurs principaux de chaque classe, étaient aussi invités à la tribune :
Classes Primaires : Melle FUMET
Classe de Huitième : P. FORBEAUX (membre du Conseil de Discipline)
Cinquième et Sixième A : A. SARNETTE
Cinquième et Sixième B : H. SIGNORET
Première et Seconde A, B, C, D : A. FAGES
Bien sûr, le personnel de Surveillance, était également de la partie :
Répétiteurs externes : FERRARI, REBOUX
Délégué : ORTOLI
Premier Surveillant d’Internat : LA CARRIERE
Second Surveillant d’Internat : AUNE
Puis il y avait aussi sur l’estrade, tous ceux qui avaient en charge la gestion de l’Ecole Primaire Supérieure, laquelle préparait les élèves au Certificat d’Etudes Primaires Supérieures ou au Brevet Elémentaire, ainsi qu’au concours de l’Ecole Normale d’Aix ou à celui des Bourses de l’Enseignement Primaire Supérieur. Le Comité de Patronage de l’Ecole Primaire Supérieure était placé sous la tutelle du Maire, assisté de messieurs :
NUSSBAUM, ingénieur civil de la ville
SICARD, directeur de la succursale de la Banque de France
Joseph Fulcran MORIZOT, Conseiller Général d’Arles
RIEU, agent d’assurances, Président de l’Association des Anciens Elèves
CROUANSON, négociant
CALMENT, négociant
FERAUD, agent d’assurances
PARIS, ingénieur, directeur des Ateliers PLM
VADON, Président de la Chambre de Commerce
SCHWARTZ, ingénieur des Ponts et Chaussées
GIRARD, Président du Tribunal de Commerce
L’Ecole Primaire Supérieure était aussi dirigée par le Principal du collège, secondé dans cette tâche par deux professeurs de Lettres, messieurs DURAND (mobilisé) et CARAYON.
Le personnel enseignant de l’Ecole Primaire Supérieure, comprenait outre ceux déjà cités :
FIERECK, professeur de Sciences, mobilisé
AMALBERT, professeur d’agriculture, mobilisé
FERIGOULE, professeur de Dessin
SIGNORET, professeur de Musique
BOURDELON, professeur de Chant Choral
LAFONT, professeur de Dactylographie
Mlle BRANCILHON, professeur de Lettres
Mlle RAS, professeur d’Anglais
Mlle BERNARD, professeur de Sciences
L’animation sociale de la double structure enseignante et tout particulièrement de ce type de cérémonie, était organisée par une association dénommée « Association Amicale des Anciens Elèves du Collège d’Arles ». Cette société avait été fondée au Collège, vingt ans auparavant, le 12 octobre 1895 et avait pour but :
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De conserver et d’entretenir les bonnes relations entre anciens condisciples, en établissant un centre commun de réunion.
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De venir en aide aux Anciens Elèves Malheureux.
Pour cette terrible période, l’association avait mis en place une Souscription en faveur des Œuvres Nationales nées de la guerre ; pour l’année 1914-1915, le montant recettes-dépenses avait été de 2245,65 frs. Pour l’année 1915-1916, la récession économique s’était faite déjà sentir, si bien que la collecte des fonds fut inférieure de 300 frs, à l’année précédente.
Cette année-là, la Recette enregistrée venait essentiellement des cotisations versées par le Principal et le corps professoral (1036,50 frs), les parents des élèves de l’Ecole Primaire Supérieure avaient donné 444,90 frs contre un peu moins pour ceux du Collège (400,25 frs). Le reste des recettes venait de l’argent collecté au travers de diverses actions dont la Souscription pour la Journée Serbe (21 frs), une vente de vieux papiers (20 frs), une loterie organisée en faveur du Linge du Soldat (17 frs). Seulement cinq frs avaient été collectés par la vente de Coupons de 2 titres de rente, sur lesquels je n’ai pas pu avoir de renseignements.
Les Dépenses de l’association, étaient présentées suivant le tableau ci-dessous :
Secours National (Paris) |
461.25 |
Sou des Lycées (Paris) |
172.35 |
Assistance aux Eclopés (Paris) |
172.35 |
Ouvroir de la rue Porte Agnel |
173.25 |
Solidarité des instituteurs des BDR |
151.50 |
Accueil Français (Œuvre des Réfugiés) |
130.25 |
Pain du Prisonnier (Comité d’Arles) |
199.50 |
Pupilles de l’Ecole (Comité du département) |
150. |
Linge du Soldat (Comité d’Arles) |
57. |
Tombola Franco-Belge |
40. |
Journée Serbe |
21. |
Couronne pour la tombe des soldats |
30. |
Plastrons du soldat (achat de calendriers) |
3. |
Achat de titres de rente (Emprunt de la Défense) |
176. |
L’association des Anciens Elèves s’était également donnée pour but :
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De répandre l’instruction autour d’elle, soit par la création de Bourses au Collège, soit par des conférences, cours, causeries etc…
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De prendre l’initiative de petites fêtes locales : concours, expositions artistiques et autres, auditions musicales, banquets fraternels, etc…
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De favoriser le développement des Etudes au Collège d’Arles, par la fondation de Prix Annuels portant le nom de l’association.
Pour être admis au sein de l’association, il fallait avoir passé au moins un an au Collège en qualité d’élève, puis adresser une demande d’admission au Président et, une fois admis, payer une cotisation annuelle de 6 frs.
L’association admettait aussi des membres honoraires, qui sans avoir fait leurs études au Collège y avait occupé une fonction ou avaient exprimé le désir de contribuer à la prospérité de l’association. Le montant de leur cotisation était libre mais ne pouvait être inférieur à 6 frs. A ces membres , semble - t - il était réservée la Présidence d’Honneur de la société :
Emile ARROUSEZ, Principal du Collège d’Arles
Emile FASSIN, Conseiller à la Cour d’Appel d’Aix en Provence
Le Conseil d’administration pour 1915-1916 était composé de 15 membres dont le Président un certain MAILLAUD, professeur Honoraire, assisté des Vice-Présidents :
JAUME, directeur du Comptoir National d’Escompte
GREGOIRE, agent général de la Compagnie de Navigation
Le reste du Bureau était composé par :
Un Secrétaire : BELLON, négociant.
Un Vice-Secrétaire : ODDE
Un Trésorier : REYNAUD, négociant.
Ce Bureau était aidé dans sa tâche par des Commissaires, à savoir :
DURAND, Receveur des Postes
ATHENOUX, Conseiller municipal
GRANAUD, fils
MORARD, Contremaître aux Ateliers PLM
TARDIEU, Juge de Paix
PLAGNOL, Architecte
CALMENT Fernand, négociant
EYGUESSIER, employé au PLM
GAUTIER DESCOTTES, Notaire
Puis vint le moment où le principal du collège rappela les noms des dipômés de l’année précédente :
D’abord, ceux qui avaient obtenu la première partie du Baccalauréat :
Etienne ARROUSEZ, 1ère A
Paul BERAUD, 1ère A
Henri BROCHUT, 1ère B
Henri LAZERGUES, 1ère A
DURAND, 1ère C
Puis les noms des bacheliers :
Marius BASSAC, section Mathématiques
MICHEL, Section Philosophie
Christian PARIS, Section Philosophie
Un seul candidat avait été reçu aux épreuves du Certificat d’Etudes Secondaires du premier degré : Guy LAZERGUES de la classe de 3ème A.
Vint enfin le moment de la remise des prix de cette année 1916 et l’on commença avec les Grands Prix d’honneur, offerts par le ministre de l’Instruction Publique, aux élèves qui, pendant les trois trimestres avaient été l’objet des Félicitations du Conseil de Discipline.
Etienne ARROUSEZ, Paul BERAUD, Henri BROCHUT, Jean MAISONOBE, André PAUTHE, Guy LAZERGES, Elie PAULIN, Robert POMMIER, Joseph NICLET, Léon JAUME, Henri PLACE.
Suivis des noms de ceux qui avaient reçu la mention « honorable », mention accordée aux élèves qui, pendant deux trimestres au moins, avaient été l’objet des Félicitations du Conseil de Discipline : Guy LAZERGES, Joseph CARTIER, Louis COLONNA, Lucien DUROCHE, Lucien FAGES, Jacques EYSSERIC.
Deux élèves reçurent le prix d’honneur offert par l’association des Anciens Elèves du Collège d’Arles.
Option Lettres
Etienne ARROUSEZ, classe de Philosophie
Option Sciences
Jean MAISONOBE, classe de 1ère C
Un seul élève reçu le prix offert par la Société de Géographie de Marseille :
Léopold LAFONT, classe de 1ère D
De même pour le prix G. BEAUCAIRE (Ancien Sous-Préfet d’Arles), qui fut attribué à :
Léon JAUME de la classe de 8ème
Les Prix du Tableau d’honneur, décernés par l’Assemblée des Professeurs aux élèves des premiers et seconds cycles de l’enseignement secondaire qui, durant l’année scolaire écoulée, s’étaient le plus distingués par leur conduite et leur application.
SECOND CYCLE |
PREMIER CYCLE |
CYCLE ELEMENTAIRE |
CLASSES PRIMAIRES |
Etienne ARROUSEZ |
Robert ANDRON |
François GARDAN |
Gabriel ABRARD |
Paul BERAUD |
Georges ARROUSEZ |
Henri LAUROT |
Jacques EYSSERIC |
Henri BROCHUT |
Louis COLONNA |
Joseph NICLET |
Augustin LOYER |
Henri LAZERGES |
Guy LAZERGES |
Pierre TRINQUIER |
Louis BAZEAU |
Jean MAISONOBE |
Georges PELISSIER |
Joseph TRINQUIER |
Albert POMMIER |
André PAUTHE |
Etienne FALQUE |
Louis VADON |
Louis CAFFAREL |
Joseph CARTIER |
Georges ODDE |
Lucien FAGES |
Raymond GONTARD |
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Charles WEBER |
Léon JAUME |
René IMBERT |
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Lucien DUROCHE |
Henri PLACE |
Pierre LAZERGES |
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Robert PELISSIER |
Gaston SIPEIRE |
Maurice PELISSIER |
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Elie PAULIN |
Louis FONDVILLE |
Pierre POMMIER |
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Flavien MARION |
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Robert POMMIER |
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Paul LAUGIER |
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On commença alors la remise des Prix d’Excellence puis matière par matière aux élèves du Second Cycle. Pour les étudiants de la section de philosophie, le prix d’Excellence, offert par le Ministre de l’Instruction Publique fut attribué à ARROUSEZ Etienne, un élève très brillant puisqu’il reçut aussi les premiers prix de philosophie, d’histoire et de géographie, de physique et de chimie, ainsi que d’histoire naturelle ! Dans toutes ces matières, il était talonné par trois autres élèves tout aussi brillants : Paul BERAUD, Henri LAZERGES, et Henri BROCHUT. Aucun des quatre étudiants de la section de Mathématiques ne furent récompensés pour la qualité de leurs études et pour cause, ils avaient été mobilisés le 5 janvier 1916 !
Dans les sections C et D de la classe de Première, les locomotives de chaque classe avaient pour noms : Jean MAISONOBE pour la section C et Léopold LAFONT pour la D. Tous deux raflèrent leur prix d’Excellence respectif et les premiers prix des autres matières.
Les meilleurs élèves des classes de Seconde, étaient André PAUTHE et Joseph CARTIER pour la section C, Paul FORBEAUX en section D.
Parmi les élèves du Premier Cycle (de la 6ème à la 3ème) qui reçurent une ou plusieurs récompenses, on retrouve souvent les mêmes noms de familles déjà citées. En section A de la classe de 3ème, plus orientée sur les études littéraires, l’Excellence fut attribuée à Guy LASERGES, lequel se voit donné les premiers ou second prix de toutes les matières enseignées à ce niveau : Composition Française, Version et thème latin, Grec, Morale, Histoire et Géographie, Mathématiques, Récitation, Allemand, Anglais et même le Dessin ! Ses principaux challengers, bien que de moindre valeur étaient : Georges PELISSIER, Robert ANDRON, Louis COLONNA, Georges ARROUZET et Paul GOUBERT. En section B, une classe où était privilégiée la Comptabilité, Charles WEBER (prix d’excellence), Etienne FALQUE, Honoré REYNAUD étaient les têtes de classe.
La classe de Quatrième elle aussi divisée en deux sections A et B avait vu s’affronter au cours de l’année pour la filière A : Lucien DUROCHE (prix d’Excellence), Robert PELLISSIER, Henri COLONNA, Jean VADON et André ATHENOUX. En section B, la branche de la Comptabilité, la classe était dominée par Elie PAULIN (prix d’Excellence), à peine concurrencé par Henri LEOUFFRE, André LAUROT, Alexandre NOAILLES et René GAIRAUD.
Dans la section A de la classe de Cinquième se trouvaient les élèves qui étaient pressentis pour suivre la filière des longues études. Le nombre des matières enseignées y est impressionnant, ce qui n’est pas le cas de la section B. En A, les meilleurs élèves étaient Robert POMMIER (Excellence), Flavien MARION, Paul MORARD, Pierre DURAND, Yves BOULET. En section B, on trouve les noms : Paul CHAPOT et DUFFAUD.
En classe de 6ème , dans la section A, c’est Paul LAUGIER qui semble dominer ses collègues dont François FLAUJAT, André BOMPARD, Hyacinthe MARION et Salvador SENIS – BERNIA. Dans la section B cet honneur revient à Marcel LOVERA, souvent talonné surtout par Théodore GACHON ou les élèves : Ferdinand BARBIER, Pierre REYNAUD, Louis FREZE, Félix BERANGER, Aristide VENTURE, Jean BURLE, André PECOUD et Jean MICHEL.
Les classes dites Elémentaires (nos CM1 et CM2 actuels), étaient composées des classes de Septième et de Huitième. Dans chacune de ces classes étaient enseignées les matières suivantes : Orthographe et Grammaire, Exercice de Français, Calcul, Histoire et Géographie, Histoire naturelle, Lecture, Ecriture, Récitation et Dessin. La classe de Septième était menée par Joseph NICLET (prix d’Excellence), souvent menacé dans les toutes premières places par les enfants de la famille TRINQUIER, (Pierre et Jean) ; mais on trouvait aussi : DAL CANTO Eugène, Louis VADON, François ALIVON, Louis ARTAUD, Robert FONDVILLE, LAUROT Henri, GARDAN François. Pour ce qui était de la classe de Huitième, le meneur s’appelait Henri PLACE (prix d’Excellence) et par ordre de valeur décroissante on trouvait : Léon JAUME, Louis DUFFAUX, Lucien FAGES, Henri CHOUVET, Jean MAIRE, Louis FONDVILLE, Gaston SIPEIRE, Léon DUMOND, Louis CHABAUD, Antonin VERDIER, Paul FAYARD.
Dans les classes dites Primaires (classe de 9ème, 10ème , 11ème correspondant à nos classes de CP, CE1 et CE2), l’administration avait instituée un Tableau d’Honneur qui affichait en cette année 1916, les noms suivants :
CLASSE de 9ème |
CLASSE de 10ème et 11ème |
Gabriel ABRARD |
Raymond GONTARD |
Jacques EYSSERIC |
René IMBERT |
Augustin LOYER |
LAZERGES Pierre |
Louis RAZEAU |
PELLISSIER Maurice |
Albert POMMIER |
POMMIER Pierre |
Louis CAFFAREL |
Maurice CARRIERE |
Pour ces deux classes, seul Gabriel ABRARD de la classe de 9ème obtint le prix d’Excellence. Outre les noms cités dans le tableau précédent, on trouve comme élèves méritoires et toujours en 9ème : Marcel BERNARD, Achille DAUSSON, Max GALLERON, Louis ARNAUD, Roger DELAYE, Henri DAL CANTO, Roger FLEURENT, Maurice VIGNE. La classe de 10ème, divisée en sections A et B, fait apparaître d’autres noms de bons élèves comme René CROUANSON et Henri LAFOUX.
La cérémonie se termina par l’attribution des prix de Musique Vocale ; cette discipline était divisée en deux groupes de niveau :
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Le premier groupe concernait les élèves des classes de 5ème, 6ème , 7ème et 8ème, dont les plus brillants s’appelaient : Robert POMMIER, Félix BERENGER, Joseph NICLET, François ALIVON, Henri PLACE, Léon JAUME.
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Dans le second, réservé aux classes Primaires, on trouvait : Jacques EYSSERIC, Augustin LOYER, Achille DAUSSON, Albert POMMIER, Louis CAFFAREL, Louis RAZEAU, René IMBERT, LAZERGES Pierre, René CROUANSON.
Probablement qu’Emile ARROUZET, aurait voulu souhaiter de bonnes vacances aux élèves présents… Mais le cœur n’y était pas. Il se contenta simplement de rappeler les consignes concernant la prochaine rentrée des classes : elle était fixée au Lundi 2 octobre 1916 à 08 heures du soir pour les internes et au mardi 03 octobre à 08 heures du matin, pour les externes.