C'était le 08 juillet 2011: Cela ressemble à un
scénario de western. Une vingtaine de personnes ont attaqué un train de marchandises jeudi soir, vers 21h, dans les quartiers Nord de Marseille, en immobilisant un TER sur les voies.
A la hauteur de la cité sensible du Ruisseau Mirabeau, dans le 15e arrondissement de Marseille,
des poutres métalliques et des chariots de supermarchés avaient été placés sur le trajet du TER qui, en s'arrêtant, a bloqué un train de marchandises.
C'est ce second convoi qui était visé et plusieurs wagons ont été ouverts et des cartons dérobés par un groupe d'une vingtaine
personne.
D'après Europe 1, les personnes qui ont bloqué les voies étaient masquées et armées d'une barre de fer.
Des retards de près de trois heures ont été enregistrés au niveau du trafic ferroviaire de marchandises sur cette partie du réseau.
En revanche l'incident n'a pas eu de conséquence sur la circulation d'autres trains de voyageurs.
Les 26 passagers du TER ont dû cheminer le long des voies sur 500 mètres jusqu'à un passage à niveau où ils ont été pris en charge
par des taxis, une opération qui a duré une heure et demie, selon le porte-parole de la SNCF.
"On est sur un événement exceptionnel, il y avait une intention manifeste de nuire, cela aurait pu avoir des conséquences bien plus
graves puisque là les passagers et le conducteur n'ont pas été blessés", a poursuivi le porte-parole de la SNCF, annonçant que la SNCF allait "vraisemblablement porter plainte".
Le 20 décembre 2011 : L’information qui suit m’a été communiquée par une de nos lectrice, laquelle avait
retranscrit les propos tenus par un ami à elle. Après insistance, elle m’a communiqué les coordonnées de l’ami en question, que j’ai pu interviewer hier 31 décembre, et qui m’a relaté les faits
suivants.
« Je m’appelle Christian Armbruster, je vis dans le 93, et je suis comédien et metteur en scène. J’ai été le témoin d’une des ces
agressions. Aucun média n’en a encore fait état, c’est le black-out total, est-ce à cause des élections, je ne sais pas »
Christian Ambruster : « Ca s’est passé sur la ligne 4, Pte d’Orléans – Pte de Clignancourt, à la station Barbès,
Mardi 20 décembre 2011 vers 18h. »
CA : « A 18h, en pleine heure de pointe, la rame est arrivée totalement vide en station (!). Ca nous a fait tout
drôle. La raison, on l’a compris plus tard, c’est que tous ses occupants avaient été pris en otage et attaqués, et ils étaient descendus terrorisés à la station précédente
»...
CA : « je n’ai pas vécu l’attaque, mais uniquement les conséquences de l’attaque, à savoir l’évacuation express et
totale par la RATP de la station Barbès. Au moment de monter dans le wagon, une voie dans les haut parleurs a crié : « Ne montez pas dans la rame, il y a eu une agression ». Nous sommes tous
sortis, un peu surpris, et surtout sans rien comprendre. On se demandait si c’était un accident, une grève. Ce n’est qu’après, que j’ai réalisé que j’avais vu les agresseurs, courant par
dizaines au loin dans le tunnel… »
CA : « Le lendemain, en arrivant au théâtre, je raconte mon histoire, dans la loge, et là, une collègue comédienne
m’a dit : « ça m’est arrivé à moi aussi ! Des gangs d’agresseurs, à plusieurs dizaines, qui formaient un véritable MUR d’obstruction devant les portes des wagons du métro au moment où elles
s’ouvrent. Ils se sont engouffré dans la totalité de la rame à quatre à cinq individus par porte, sachant qu’il y a quatre portes par wagon, et cinq wagons par rame. Ils ont dépouillé ensuite
tout le monde le plus vite possible, avant de s’enfuir par les voies en courant sur les rails à travers les tunnels, pour éviter les sorties usuelles des stations du métro. »
CA : « Je dois avouer que je rencontre un grand scepticisme quand je raconte ces événements… à croire que je fabule,
que j’exagère, que je colporte des rumeurs malsaines anti-banlieues, etc… sauf avec les gens qui l’ont vécu, ou qui ont des proches qui l’ont vécu… et qui se sentent comme soulagés d’entendre
que certaines personnes les croient et confirment leurs propos »
CA : « donc j’étais dans la loge, et le fait d’en avoir parlé, c’est comme si les langues se sont déliées. Un autre
collègue comédien m’a raconté : « c’est arrivé au conjoint d’une amie à moi, qui a réussi à se cacher derrière un strapontin, et a réussi à descendre avant que les agresseurs aient pu racketter
tous les voyageurs, faute de temps. Il a été épargné, mais très choqué. Il était tout tremblant. Tout le monde a été dépouillé, ils ont tout ramassé, passeports, cartes de crédits, tout, comme
dans les westerns »
CA : « ma collègue a repris : « Moi c’est sur la ligne 14, St-Lazare – Olympiades – Bibliothèque François
Mitterrand, c’est une ligne automatisée sans conducteur… Les agresseurs se tenaient sur le quai à trois ou quatre par issue (face aux portes vitrées).
Quand celles-ci se sont ouvertes, ils se sont couvert le visage d’une cagoule, et ils ont repoussé les voyageurs à l’intérieur en les
empêchant de descendre ; puis ils ont dépouillé tout le monde dès la fermeture des portes et le départ de la rame, en les menaçant de couteaux et de revolvers… Ceux qui n’obtempèrent pas se
sont fait molester, blesser à l’arme blanche, et ils ont même tiré une balle vers le sol »
CA : « on dirait qu’ils interviennent exprès aux heures de pointes pour semer la confusion »
CA : « donc en discutant dans la loge, voilà ce que mon collègue m’a raconté.
« C’était le RER A : Direction Chessy / Marne-La-Vallée. Un ami à moi allait travailler à Disney… Il y a eu l’irruption soudaine
d’une grande quantité d’agresseurs qui ont racketté les voyageurs. Dans ce cas précis, la police, prévenue, est intervenue à la station suivante. Mais juste avant que les portes ne s’ouvrent,
les agresseurs ont fait des signes aux passagers, le pouce qui mime l’égorgement au niveau de la glotte, comme quoi, s’ils osaient ouvrir leur gueule… Quand les portes se sont ouvertes, les
agresseurs se sont mêlés aux passagers paniqués qui descendaient, et ont joué les victimes en sortant eux-mêmes paniqués… puis ils ont fuit en courant sur les quais comme s’ils avaient eu une
peur bleue… »
CA : « mon collègue m’a dit, décidément, ça devient le Far West ».
CA : « et puis, ils sont tellement en nombre, ils sont très très nombreux, comme si c’était tout un gang, ce n’est
pas comme le soir, quand des noirs rentrent dans un wagon presque vide. Là ils sont tellement nombreux, avec des cagoules, qu’on comprend vite qu’il n’y a rien à faire »
CA : « et le pompon, c’est que le lendemain, j’entends une émission à la radio, ou l’invité explique que les
installations de caméras de surveillance violent la vie privée des gens. J’avais envie de les appeler pour leur raconter mon histoire »
JPG : « oui, les caméras de surveillance, elles violent la vie privée des délinquants, ça ne fait aucun doute. Et il
est vrai qu’on se soucie bien plus de la vie privée des agresseurs que de la protection des gens »
CA : « j’habite dans le 93, je sais ce que c’est, mais là, ça dépasse tout ce que je connaissais ».
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© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
2013
MARSEILLE, ce 02 février 2013
"Marseille la violente" semblait s'être assagie ces dernières semaines. On n'entendait plus parler de règlements de comptes et la
police annonçait prises sur prises… Les problèmes de sécurité de la ville sont toutefois loin d'être résolus. Samedi, en plein après-midi, une bande de jeunes s'est attaquée à un TGV, dernière
en date d'une inquiétante série d'agressions sur des trains ces dernières années.
«On est revenu à l'époque de l'attaque des diligences», réagit David-Olivier Reverdy, du syndicat de policiers Alliance. «Nous avons
déjà eu à Marseille des attaques de train de marchandises dans les quartiers nord et des agressions régulières sur les contrôleurs. On a franchi un cran supplémentaire avec cette attaque hors
normes», souligne le policier.
Une trentaine de jeunes ont en effet obligé un TGV qui venait de repartir de la gare Saint-Charles en direction de Nice à stopper
alors qu'il passait devant la cité Air Bel. Cette cité du XIe arrondissement, dans l'est de Marseille, vient d'être classée en zone de sécurité prioritaire et n'a rien à envier aux cités des
quartiers nord. Pour faire stopper le train, les «sauvageons» ont allumé des torches à flammes rouges, des signaux de sécurité imposant aux conducteurs de s'arrêter.
Le 18 mars 2013 : Il n'y a pas qu'à Marseille que les trains peuvent se faire attaquer. Il était aux alentours de 22
heures samedi dernier quand une vingtaine de personnes ont investi un RER stationné en gare de Grigny-Centre (Essonne). Ils sont entrés dans la rame et s'en sont pris aux gens
qui s'y trouvaient pour les forcer à leur remettre portables et argent, a expliqué à l'AFP une source policière. Une dizaine de passagers ont été dépouillés.
"J'étais dans le RER en direction de Corbeil-Essonnes, et à Grigny nous avons entendu beaucoup de bruits et de
cris et nous avons vu des gens courir sur les quais, a déclaré à l'AFP un jeune homme sous couvert d'anonymat. Après avoir tiré le signal d'alarme, les jeunes gens, qui avaient le visage
dissimulé, sont passés de wagon en wagon et ont attaqué le plus de monde possible".
"Moi j'ai pris un coup de poing et du gaz lacrymogène dans les yeux. Ils ont arraché le sac à main de mon amie et m'ont pris mon
argent. C'était rapide, violent et cela avait l'air très organisé", a ajouté ce jeune homme, étudiant à Evry. "Cela ressemble à une attaque de diligence de l'époque moderne", a estimé une
source policière. "De cette ampleur, ce n'est pas habituel." Le commissariat de Juvisy a été chargé de l'enquête.
Les suites ?
Impossible de le reconnaître formellement. Malgré l'étude poussée des bandes vidéo, rien n'a permis au tribunal correctionnel
d'Evry (Essonne) d'affirmer, vendredi, que le prévenu faisait bien partie de l'équipée sauvage qui s'en est pris au RER D en gare de Grigny, le 16 mars dernier. Résultat, le jeune homme de 18 ans a
été relaxé, faute de preuve.
Elève de CAP, ce dernier avait été arrêté par la police onze jours après cette attaque spectaculaire qui avait suscité l'émoi -
et la polémique politique. Ce soir-là, une
vingtaine de jeunes, visages masqués, avaient violemment agressé les passagers d'un train, leur dérobant des effets personnels. Quinze individus avaient été arrêtés dans les jours qui ont
suivi, dont onze mineurs qui seront jugés en juin par un tribunal pour enfants. Trois personnes ont été relaxés.
Une seule victime au procès...
Seul majeur appréhendé - et à être jugé ce vendredi - le lycéen a, lui, toujours clamé son innocence, affirmant haut et fort qu'il
n'était pas dans la gare RER au moment des faits. "J'étais à un concert à Grigny 2 (quartier où résident les douze jeunes hommes, ndlr). Y'avait du foot et en même temps y'avait du rap",
a-t-il rappelé à l'audience.
Une version des faits qui ne correspond pas à celle de la seule victime qui à s'être présentée au tribunal ce vendredi, et qui a
formellement reconnu son agresseur. "J'ai été stupéfait par la candeur de ce jeune homme", a précisé cet homme de 28 ans, qui préfère garder l'anonymat et qui a déménagé depuis les faits,
afin de ne plus transiter par la gare de Grigny. "Le souvenir est toujours présent". "C'est un acte d'une barbarie injustifiée", a-t-il ajouté dans des propos rapportés par l'AFP. Alors qu'il
cherchait à s'extraire de la mêlée au moment de l'attaque du train, il a été aspergé de gaz lacrymogène et roué de coups sur le quai, au pied des escalators, par quatre individus, dont, selon
lui, le prévenu.
Un témoignage insuffisant pour ne pas permettre à celui-ci de recouvrer la liberté. Au grand dam du substitut du
procureur, qui avait requis contre lui deux ans d'emprisonnement dont six mois avec sursis, une obligation de travail ou de formation, une interdiction de séjour à Grigny pendant trois ans,
(çà lui permettra de venir voir MARSEILLE - PROVENCE 2013, NDLR) et un mandat de dépôt.