Impossible de le reconnaître formellement. Malgré l'étude poussée des bandes vidéo, rien n'a permis au tribunal correctionnel d'Evry (Essonne) d'affirmer, vendredi, que le prévenu faisait bien partie de l'équipée sauvage qui s'en est pris au RER D en gare de Grigny, le 16 mars dernier. Résultat, le jeune homme de 18 ans a été relaxé, faute de preuve.

Elève de CAP, ce dernier avait été arrêté par la police onze jours après cette attaque spectaculaire qui avait suscité l'émoi - et la polémique politique. Ce soir-là, une vingtaine de jeunes, visages masqués, avaient violemment agressé les passagers d'un train, leur dérobant des effets personnels. Quinze individus avaient été arrêtés dans les jours qui ont suivi, dont onze mineurs qui seront jugés en juin par un tribunal pour enfants. Trois personnes ont été relaxés.

       

Une seule victime au procès...

Seul majeur appréhendé - et à être jugé ce vendredi - le lycéen a, lui, toujours clamé son innocence, affirmant haut et fort qu'il n'était pas dans la gare RER au moment des faits. "J'étais à un concert à Grigny 2 (quartier où résident les douze jeunes hommes, ndlr). Y'avait du foot et en même temps y'avait du rap", a-t-il rappelé à l'audience.

Une version des faits qui ne correspond pas à celle de la seule victime qui à s'être présentée au tribunal ce vendredi, et qui a formellement reconnu son agresseur. "J'ai été stupéfait par la candeur de ce jeune homme", a précisé cet homme de 28 ans, qui préfère garder l'anonymat et qui a déménagé depuis les faits, afin de ne plus transiter par la gare de Grigny. "Le souvenir est toujours présent". "C'est un acte d'une barbarie injustifiée", a-t-il ajouté dans des propos rapportés par l'AFP. Alors qu'il cherchait à s'extraire de la mêlée au moment de l'attaque du train, il a été aspergé de gaz lacrymogène et roué de coups sur le quai, au pied des escalators, par quatre individus, dont, selon lui, le prévenu.

Un témoignage insuffisant pour ne pas permettre à celui-ci de recouvrer la liberté. Au grand dam du substitut du procureur, qui avait requis contre lui deux ans d'emprisonnement dont six mois avec sursis, une obligation de travail ou de formation, une interdiction de séjour à Grigny pendant trois ans, (çà lui permettra de venir voir MARSEILLE - PROVENCE 2013, NDLR) et un mandat de dépôt.