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Société des Amis du Vieil Arles .
Apparues à l'époque des guerres de religions, les Confréries de Pénitents d'Arles, disparaissent lors de la première Révolution. Elles feront une bréve réapparition
vers 1819 avec le retour de la Royauté, mais avec une composition sociologique bien entendu, totalement différente.
Jusqu'à une certaine époque, les Pénitents et les Franc-maçons font partie de ces
sociétés dites "discrètes" ayant pour vocation de diriger la cité. Il est d'ailleur curieux de constater que les organisations administratives sont trés sensiblement les mêmes, à tel point que
l'on peut penser que la Maçonnerie arrivée en France vers 1726, a calqué par exemple l'organisation d'un Atelier sur celle d'une Confrérie de Pénitents. La même observation est vérifiée lors de
mise en place du système associatif français en 1905, qui n'invente rien et fait en sorte que la direction d'une association va être composée sur les modèles de ces sociétés traditionnelles ...
La loi sur les associations sera une sorte d'extériorisation d'une Loge ou d'une Confrérie...
Sur le plan maçonnique, celà change par exemple, notre regard sur l'origine (géographique) des Rites... Puisque vers la fin de l'Ancien Régime, époque d'apparition de la Franc-maçonnerie,
les Confréries de Pénitents n'étaient massivement installées que dans le Midi de la France et pas ailleurs ! ...
Voici briévement comment on peut résumer l'activité des Pénitents sur la ville... Au cours du XVI siècle, les arlésiens érigérent qutre confréries de Pénitents, chacune ayant une couleur
différente:
LES PENITENTS DE LA VILLE D'ARLES DE L'ANCIEN
REGIME:
Les Pénitents Noirs:
C'est la première Confrérie qui sera créée sur ARLES au couvent des
Grands Carmes le 03 avril 1520. Elle portait le Titre "Des cinq plaies de Notre Seigneur Jésus Christ et de Notre Dame de Miséricorde".
Elle semble avoir été la Confrérie la plus proche de l'Eglise de Rome, par excellence. Il était fréquent que le Recteur soit un membre du clergé séculier; nous avons l'exemple d'Antoine de
Thuris, chanoine de Saint Trophime...
Les Pénitents Blancs:
La Confrérie fut fondée en 1532, sous le Titre du " Trés Saint Nom de Jésus-Christ ". Leur lieu de culte se situait dans l'actuel quartier de la Roquette,
quartier frondeur par excellence... La chapelle des Pénitents Blancs n'existe plus ; ce qui est trés curieux, c'est qu'elle ne fut jamais sacrée par un membre du clergé de Rome...
Elle le fut par contre, en 1544, par un membre du Tiers-Ordre, un certain Monseigneur Pierre de Bisqueriis, énigmatique évêque titulaire de Nicopole en Bulgarie....C'est lui qui
va être rattaché aux Confréries de Pénitents Blancs de la région. A mon avis, il représente une filière modérée de l'Eglise Orthodoxe... Voire peut-être de tendance Protestante...!
A ce sujet, nous avons interrogé le Père Bernard Ardura, sous-secrétaire du Conseil Pontifical de la Culture, qui n'a trouvé trace de Pierre de Bisqueriis, si ce n'est dans la Hiérarchica
Catholica, sa réponse est la suivante: " Petrus de Bisqueriis ou
Bigariis appartenait à l'Ordre des Frères Mineurs; il était donc Franciscain. Le 12 juin 1523, il fut nommé évêque titulaire de Nicopolis en Palestine et reçu de ce fait la consécration
épiscopale... En 1526, il consacre le cimetière des Prêcheurs de Marseille. J'ai trouvé qu'il avait été nommé Suffrageant du diocèse de Toul en 1529, sous l'épiscopat d'Hector d'Ailly de
Rochefort, qui était en même temps, évêque de Bayonne.
Le 30 juin 1555 il visite la chapelle des Pénitents Blancs de Marignane. La Hiérarchica Catholica note bien qu'il y eut pendant quelques temps un diocèse de Bulgarie, mais avoue que l'on en
ignore tout " ...
Alors qui fut exactement Pierre de Bisqueriis et quel rôle joua-t-il en Provence ?
En fait, il exerça ses fonctions sacerdotales en lieu et place de l'archevêque d'Arles Jacques du Broullat (1515-1575), religieux certes, mais aussi homme politique trés proche de Catherine de
Médicis; il fut révoqué pour avoir épousé la foi protestante... Il se trouve que ce dernier (BROULLAT), n'a jamais quant à lui, exercé sur Arles (il fut nommé de 1551 à
1560) ... Et de fait, le Franciscain Pierre de Bisqueriis y avait les pleins pouvoirs...
Le 25 mars 1583, on note l'adhésion aux Pénitents Blancs d'Arles d'Henri de
Valois, Comte d'Angoulème, Lieutenant Général pour le Roi en Provence, Amiral des mers du Levant. Ce qui retiend notre attention, c'est qu'Henri de Valois n'était autre
que le Grand Prieur de France de l'Ordre de Saint Jean de Malte; sa fonction sur Arles était également des plus hautes, puisqu'il venait d'être nommé à la tête du Prieuré de la ville par le
Grand Maître de l'Ordre, Hugues de Verdalle...
Curieusement, aprés cette incursion des Chevaliers de Malte dans la Confrérie des Pénitents Blancs, on entendra plus parler d'eux... Tout aussi curieusement, dans les années suivantes, même la
noblesse va abandonner la Confrérie... A tel point qu'en 1632, plus aucun membre de la noblesse ne brigue le poste tant envié de
Recteur de la Confrérie; c'est un marchand qui est élu, évènement inimaginable durant le premier siècle de l'histoire des Pénitents Blancs d'Arles !
De 1682 à 1791 l'effectif nobiliaire passe de 32,69% à 4,85%, largement remplacé par les artisans qui passent de 0% à 32,04%;
l'effectif des Bourgeois et des Marchands restera sensiblement identique, à savoir que, la population dite Bourgeoise était de 26,92% en 1682, et qu'ils représenteront 18,44% en 1791.
L'effectif des Marchands restera stable (17,30% en 1682 contre 17,47% en 1791). Et puis ne les oublions surtout pas, on note au cours de ce siècle qui précède la Révolution, l'arrivée
d'autres catégories socio - professionnelles comme : les Marins, les Ménagers, les Travailleurs, Architectes...
L'année 1682 marque donc sur Arles un début de Révolution des mentalités et ce 117 ans avant la Révolution française. Cette observation est
d'autant plus notable que plus tard, les Jacobins arlésiens tiendront leurs réunions dans la chapelle des Pénitents Blancs !... On peut, peut - être même parler de prolétarisation du système
associatif de l'époque.
Les Pénitents Blancs de la ville d'Arles sont suspectés d'être à l'origine de l'avènement de la première Loge Maçonnique du Grand Orient de France, sur la ville d'Arles ... C'est du
moins ce qu'il ressort du travail du professeur Maurice AGHULON et plus spécifiquement de notre enquête sur l'histoire des premières Loges Maçonniques arlésiennes ...
Objets et tableaux de la Confrérie : Voir l'article de Max
DANIEL : conservation du souvenir des Pénitents Blancs à Raphèle-les-Arles.
Les Pénitents Bleus:
Tout
comme les Pénitents Noirs, ils émanaient eux aussi du clergé romain. Ils furent érigés en 1548 et portérent le Titre de "Notre Dame de Pitié". Dans un premier temps, ils trouvèrent
refuge chez les religieux de l'Observance puis l'année suivante chez les Frères Prêcheurs. Si les autres Confréries avaient un recrutement strictement masculin, les Bleus acceptaient des femmes
dans leurs rangs.. A l'identique des Noirs, c'était par excellence la confrérie de l'élite de l'époque, comprendre celle de la noblesse, de la haute bourgeoisie et du clergé local.
La profession de foi faite par les Pénitents Bleus était sans équivoque puisqu'ils juraient de vivre et de mourir pour la foy catholique... Louis XIV était membre de la confrérie des
Pénitents Bleus de Toulouse...
Pour la noblessearlésienne, on note la présence des grandes familles que furent : Albe de Roquemartine, de Saint Martin, de Brunet, de Bringuier, de Cornot, de Meyran, de Grille, de Porcellet, de
Destrecht...
Pour la haute bourgeoisie, on note dans les rangs de la Confrérie de Louis Mathieu Anibert, avocat et historien arlésien, qui allat jusqu'à se faire inhumersous une dalle de la sacristie..
Dans le clergé, on note la présence de Gaspard du Laurens, qui en 1607 sera nommé Recteur de la Confrérie. Plusieurs dignitaires religieux seront membres de la Confrérie, comme l'archevêque
d'Arles Sylvain de Sainte Croix, ou l'évêque de Saint Paul Trois Châteaux, Louis Albe de Roquemartine; on note aussi la présence de Paul Truchet, Prieur des Minimes.
En 1776, à la veille de la Révolution, les Pénitents Bleus placés sous la coupe de monseigneur du Lau, font déjà figure de contre-révolutionnaires; pour lutter contre les philosophes
(comprendre les Francs-maçons), ils se regroupent avec d'autres confréries de Pénitents Bleus comme celles de Montpellier et de Saint Rémi de Provence (ville qui restera longtemps un des
principaux fiefs du Roi).
Les Pénitents Gris:
Cette Confrérie sera la dernière a être érigée (14 septembre 1549, jour de la Sainte
Croix). Elle semble avoir été sous l'autorité même des Hospitaliers de Saint Jean de Malte ( le fondateur fut Ardouin de Castillon de Beynes, commandeur de SALIERS) . Il semble qu'ils ne se
soumettrons pas à l'autorité écclésiastique et de fait, les problèmes relationnels entre le clergé de Rome et l'Ordre de Malte iront en grandissant... Les Pénitents Gris de la ville d'Arles
rejoindrons trés rapidement les Pénitents Blancs.
Iconographie
de la chapelle des Pénitents Gris d'Arles
SAINT REMI DE PROVENCE :
Les Pénitents Bleus:
On note une
résurgence récente de cette Confrérie sous le nom : ASSOCIATION CULTURELLE DES PENITENTS BLEUS -
No de parution Journal officiel : 20010049
Département (Région) : Bouches-du-Rhone (Provence-Alpes-Côte-d'Azur)
Lieu parution : Déclaration à la sous-préfecture d'Arles.
Type d'annonce : ASSOCIATION/CREATION
Déclaration à la sous-préfecture d’Arles. ASSOCIATION CULTURELLE DES PENITENTS BLEUS - LES PENITENTS. Objet : sauvegarde du patrimoine architectural ; histoire, doctrine de l’ancienne confrérie laïque des Pénitents bleus de 1730 ; animation culturelle et artistique du lieu ; édition de publications, organisation de réunions et conférences ; gestion foncière et immobilière des locaux et mobilière. Siège social : 10, avenue Fauconnet, 13210 Saint-Rémy-de-Provence. Date de la déclaration : 12 novembre 2001.